Comment transmettre un patrimoine international grâce à l’assurance vie

Imaginez posséder une villa en Toscane, des actions américaines et un compte bancaire à Singapour. Comment organiser une succession qui soit à la fois efficace et indolore pour vos héritiers ? La transmission d'un patrimoine international, un défi complexe, exige une planification minutieuse et une connaissance pointue des lois et réglementations internationales. Que ce soit des biens immobiliers à l'étranger, des portefeuilles d'investissement diversifiés ou des entreprises multinationales, chaque composante nécessite une approche stratégique. L'assurance vie, souvent perçue comme un simple instrument d'épargne, se révèle en réalité un allié précieux, capable de simplifier et d'optimiser cette transmission complexe, en offrant une solution sur mesure pour la gestion et la protection de votre héritage.

Nous aborderons les défis liés aux lois successorales en conflit, à la fiscalité transfrontalière, aux aspects administratifs et linguistiques, et aux risques potentiels de conflits familiaux, avant d'examiner les avantages concrets de l'assurance vie comme outil de transmission. Des cas pratiques et des exemples concrets illustreront les différentes stratégies possibles, soulignant les précautions et les limites à prendre en compte pour une planification successorale internationale réussie. Comprendre les subtilités de la succession transnationale est la première étape pour garantir une transmission harmonieuse et optimisée de votre patrimoine.

Comprendre les spécificités de la succession internationale

La transmission d'un patrimoine international se distingue d'une succession classique par la diversité géographique des actifs et la multiplicité des juridictions concernées, créant une mosaïque de lois et de réglementations à naviguer. Ces particularités engendrent des complexités supplémentaires, liées notamment aux différences de lois successorales, à la fiscalité variable selon les pays, aux contraintes linguistiques et administratives, et au risque accru de conflits entre héritiers. Une compréhension approfondie de ces spécificités est essentielle pour une planification successorale efficace et une transmission sereine de votre héritage. La planification devient une étape cruciale, nécessitant une expertise spécifique et une approche personnalisée.

Lois successorales en conflit

Le concept de "loi applicable à la succession" est central dans une succession internationale. Le règlement européen 650/2012, par exemple, vise à harmoniser les règles de droit international privé en matière de successions au sein de l'Union Européenne. Cependant, il ne s'applique pas à tous les pays et certaines exceptions subsistent, notamment pour le Royaume-Uni et le Danemark. La détermination de la loi applicable dépend souvent du lieu de résidence habituelle du défunt, mais la nationalité et le lieu de situation des biens peuvent également jouer un rôle déterminant. En conséquence, les lois de plusieurs pays peuvent potentiellement s'appliquer à une même succession, créant une complexité administrative considérable et augmentant le risque de litiges coûteux.

Prenons l'exemple concret d'une personne de nationalité française résidant en Espagne et possédant une propriété au Royaume-Uni ainsi qu'un compte bancaire en Suisse. Selon le règlement européen, la loi applicable à la succession serait la loi espagnole, en tant que lieu de résidence habituelle. Cependant, le Royaume-Uni pourrait appliquer sa propre loi pour la transmission de la propriété située sur son territoire, et la Suisse pourrait avoir des règles spécifiques concernant les comptes bancaires. Cette situation engendre des risques de contestation entre les héritiers, des potentiels surcoûts liés aux démarches administratives dans plusieurs pays et une incertitude quant à la répartition finale des biens. Le coût d'une succession internationale peut facilement dépasser 10 000 € rien qu'en frais administratifs, sans compter les impôts et les honoraires des professionnels du droit. Il est donc crucial de comprendre les implications de chaque juridiction.

Pour illustrer la diversité des approches en matière de succession transfrontalière, voici un aperçu simplifié des règles successorales de quelques pays clés :

  • **France:** La loi française prévoit une réserve héréditaire, protégeant les droits des enfants et limitant la liberté testamentaire. Le conjoint survivant bénéficie également de droits spécifiques. Les droits de succession peuvent atteindre 45% pour les successions en ligne directe et 60% pour les successions entre parents éloignés, rendant la planification successorale particulièrement importante.
  • **USA:** Le droit successoral américain varie d'un État à l'autre, complexifiant la planification pour les personnes possédant des biens dans plusieurs États. Certains États prévoient un "community property" régime matrimonial, où les biens acquis pendant le mariage sont considérés comme communs. L'impôt fédéral sur les successions est élevé, mais un abattement important permet d'exonérer une part importante du patrimoine, avec un seuil d'exonération régulièrement ajusté.
  • **UK:** Le Royaume-Uni ne prévoit pas de réserve héréditaire, offrant une grande liberté testamentaire. L'"Inheritance Tax" s'applique aux successions dont la valeur dépasse un certain seuil, actuellement fixé à 325 000 £ par personne. Les taux d'imposition varient en fonction de la valeur du patrimoine et du lien de parenté avec le défunt.
  • **Suisse:** Le droit successoral suisse prévoit une réserve héréditaire pour les descendants et le conjoint survivant, mais offre une plus grande flexibilité que la France. Les taux d'imposition sur les successions varient considérablement d'un canton à l'autre, avec certains cantons offrant des exonérations totales pour les successions en ligne directe. Le canton de Schwyz est connu pour ses faibles impôts sur les successions et attire de nombreux contribuables fortunés.

Fiscalité transfrontalière

La fiscalité est un autre défi majeur de la succession internationale, nécessitant une expertise approfondie pour minimiser l'impact sur le patrimoine transmis. Les impôts sur les successions et les donations varient considérablement d'un pays à l'autre, avec des taux allant de 0% à plus de 50%. Certains pays, comme la France, ont des taux d'imposition élevés, tandis que d'autres, comme la Suisse ou le Canada (dans certaines provinces), n'imposent pas les successions en ligne directe, offrant des opportunités d'optimisation fiscale. Pour éviter la double imposition, de nombreuses conventions fiscales bilatérales ont été signées entre les pays. Ces conventions permettent de déterminer quel pays a le droit d'imposer les différents éléments du patrimoine et d'éviter une imposition excessive.

Le traitement fiscal des plus-values latentes sur les actifs est également un point important à considérer. Par exemple, si une personne décède en possédant une maison en France qui a pris de la valeur, la plus-value latente peut être imposée lors de la succession, réduisant ainsi la valeur nette du patrimoine transmis. De même, les régimes fiscaux spécifiques pour les non-résidents peuvent avoir un impact significatif sur la fiscalité de la succession. Il est donc essentiel de bien connaître les règles fiscales applicables dans chaque pays concerné et de planifier en conséquence, en consultant un expert fiscal international. Le coût de l'inaction peut se chiffrer en dizaines, voire en centaines de milliers d'euros.

Certaines personnes utilisent des stratégies (légales) pour optimiser la fiscalité successorale internationale, en domiciliant leurs actifs dans des juridictions à faible imposition, souvent appelées "tax havens" ou juridictions à fiscalité privilégiée. Il est important de noter que ces pratiques sont de plus en plus surveillées par les autorités fiscales et qu'elles peuvent comporter des risques, notamment en termes de réputation et de conformité réglementaire. L'évasion fiscale est illégale et les informations sur les comptes bancaires à l'étranger sont de plus en plus facilement accessibles aux administrations fiscales, grâce à l'échange automatique d'informations. Il est donc crucial de se conformer à la législation en vigueur et d'opter pour des stratégies d'optimisation fiscale légitimes.

Aspects administratifs et linguistiques

La gestion des formalités administratives dans différentes langues et la traduction de documents officiels sont des aspects souvent sous-estimés de la succession internationale, mais qui peuvent engendrer des retards et des coûts importants. L'ouverture de comptes bancaires à l'étranger pour les héritiers peut également s'avérer complexe, nécessitant une connaissance des procédures bancaires spécifiques à chaque pays. Dans certains cas, il peut être nécessaire de nommer un représentant légal ou un administrateur de biens pour faciliter la gestion de la succession, en particulier si les héritiers résident dans différents pays. La complexité administrative peut augmenter considérablement les délais de règlement de la succession, qui peuvent parfois dépasser 2 ans, voire davantage en cas de litige. Les honoraires des traducteurs assermentés et des experts juridiques peuvent rapidement s'accumuler.

Pour faciliter la succession, il est conseillé de rassembler les documents suivants :

  • Copie intégrale de l'acte de naissance de l'assuré
  • Copie intégrale de l'acte de mariage (le cas échéant)
  • Copie du livret de famille
  • Testament (le cas échéant)
  • Relevés de comptes bancaires de l'assuré
  • Titres de propriété des biens immobiliers
  • Contrats d'assurance vie
  • Informations sur les dettes et créances de l'assuré
  • Tout autre document pertinent pour la succession

Anticiper ces démarches permet de gagner du temps et d'éviter des complications inutiles. Par exemple, la traduction assermentée de documents officiels en plusieurs langues peut s'avérer coûteuse et chronophage. Un notaire spécialisé en droit international peut vous aider à constituer un dossier complet et conforme aux exigences légales, facilitant ainsi le déroulement de la succession. La préparation minutieuse est la clé d'une succession internationale réussie.

Risques de conflits familiaux

Les différences culturelles et familiales peuvent engendrer des désaccords sur le partage des biens, en particulier dans un contexte international où les héritiers peuvent résider dans différents pays et avoir des attentes différentes. Une planification successorale claire et transparente est donc essentielle pour éviter les litiges et préserver l'harmonie familiale. Le rôle du notaire international ou d'un conseiller spécialisé est crucial pour accompagner la famille dans ce processus, en facilitant la communication et en trouvant des solutions équitables pour tous les héritiers. Les frais d'avocats pour résoudre un conflit familial peuvent facilement atteindre 50 000 €, soulignant l'importance de la prévention et d'une planification successorale bien pensée. La communication ouverte et honnête est essentielle pour éviter les malentendus et les tensions.

L'assurance vie comme outil de transmission

L'assurance vie offre des avantages significatifs pour la transmission d'un patrimoine international, en simplifiant les démarches administratives, en optimisant la fiscalité et en protégeant les bénéficiaires désignés. Comprendre son fonctionnement et ses spécificités est essentiel pour en tirer pleinement parti et garantir une transmission sereine de votre héritage. L'assurance vie se positionne comme un outil puissant pour une planification successorale internationale optimisée.

Fonctionnement général de l'assurance vie

L'assurance vie est un contrat par lequel un souscripteur verse des primes à un assureur, qui s'engage à verser un capital ou une rente à un ou plusieurs bénéficiaires en cas de décès de l'assuré. Le souscripteur et l'assuré peuvent être la même personne ou des personnes différentes, offrant une flexibilité dans la planification successorale. La clause bénéficiaire, qui désigne les personnes qui recevront le capital décès, est un élément central du contrat et permet de personnaliser la transmission du patrimoine. Il existe différents types de contrats d'assurance vie, notamment les contrats en euros, les contrats en unités de compte (UC) et les contrats multi-supports, offrant des options d'investissement adaptées à différents profils de risque et objectifs financiers.

Les contrats en euros sont des placements sécurisés, où le capital est garanti par l'assureur, offrant une sécurité et une stabilité pour les investisseurs prudents. Les contrats en unités de compte (UC) sont investis dans des supports financiers plus risqués, tels que des actions, des obligations ou des fonds immobiliers, offrant un potentiel de rendement plus élevé mais aussi un risque de perte en capital. Les contrats multi-supports combinent les avantages des deux types de contrats, en offrant une diversification des investissements et une gestion personnalisée du risque. La prime est le montant versé périodiquement ou en une seule fois par le souscripteur. Le capital décès est le montant versé aux bénéficiaires en cas de décès de l'assuré, permettant de garantir la sécurité financière des proches.

La clause bénéficiaire offre une grande flexibilité, permettant de désigner les bénéficiaires de son choix, sans tenir compte des règles successorales classiques (sous réserve de la réserve héréditaire). Elle garantit la confidentialité de la transmission, car le contrat d'assurance vie n'est pas soumis à la publicité de la succession, préservant ainsi la discrétion des héritiers. Enfin, elle offre des avantages fiscaux intéressants, tant pour le souscripteur que pour les bénéficiaires, en fonction de la législation en vigueur dans chaque pays.

Avantages spécifiques pour le patrimoine international

L'assurance vie présente des avantages particulièrement intéressants pour la transmission d'un patrimoine international, en raison de sa flexibilité, de sa fiscalité avantageuse et de sa simplicité administrative. La désignation des bénéficiaires indépendamment des lois successorales est un atout majeur. La clause bénéficiaire permet de déroger en partie aux règles successorales impératives de certains pays, notamment en matière de réserve héréditaire, permettant ainsi de transmettre une part plus importante de son patrimoine à la personne de son choix, dans le respect des limites légales. La flexibilité de cette clause est essentielle pour adapter la transmission aux besoins spécifiques de chaque famille.

La souplesse dans la gestion des actifs est un autre avantage important. L'assurance vie permet d'investir dans une large gamme d'actifs (actions, obligations, immobilier, etc.) domiciliés dans différents pays, offrant une diversification géographique et une adaptation aux objectifs de chaque investisseur. Cette diversification réduit le risque global du portefeuille et permet de saisir les opportunités de marché dans différents pays. Les contrats d'assurance vie luxembourgeois, par exemple, offrent un accès à une large gamme de supports d'investissement internationaux, permettant de diversifier son patrimoine à l'échelle mondiale.

Les avantages fiscaux de l'assurance vie sont variables selon les pays, mais ils sont généralement significatifs. De nombreux pays offrent des régimes de faveur pour les successions (exonérations, abattements) et pour la transmission en cas de décès. En France, par exemple, les bénéficiaires d'un contrat d'assurance vie bénéficient d'un abattement de 152 500 € par bénéficiaire pour les primes versées avant 70 ans. Les primes versées après 70 ans bénéficient d'un abattement global de 30 500 €. Ces abattements permettent de réduire considérablement les droits de succession et d'optimiser la transmission du patrimoine.

La simplicité administrative est un atout non négligeable. Le capital décès est versé directement aux bénéficiaires, sans passer par la procédure de succession classique (sous réserve des obligations fiscales). Cela permet d'éviter les lourdeurs administratives et les délais liés à la succession, facilitant ainsi la transmission du patrimoine aux proches. La confidentialité est également renforcée, car le contrat d'assurance vie n'est pas soumis à la publicité de la succession, préservant ainsi la discrétion des héritiers et de la famille.

Comparons l'assurance vie avec d'autres outils de planification successorale internationale :

  • **Trust:** Offre une grande flexibilité dans la gestion et la transmission du patrimoine, mais peut être complexe à mettre en place et coûteux. Nécessite une expertise juridique et financière importante.
  • **Fondation:** Permet de gérer des actifs à des fins spécifiques (philanthropiques, familiales, etc.), mais peut être moins flexible que l'assurance vie en termes de transmission aux héritiers. Implique des contraintes administratives et fiscales spécifiques.
  • **Donation:** Permet de transmettre des biens de son vivant, mais peut entraîner des impôts sur les donations et une perte de contrôle sur les actifs. Nécessite une planification minutieuse pour éviter les conséquences fiscales imprévues.
  • **Société Civile Immobilière (SCI) :** Permet de faciliter la transmission de biens immobiliers, mais peut engendrer des contraintes de gestion et des impôts spécifiques. Utile pour organiser la détention de biens immobiliers en famille.

Choix du contrat d'assurance vie adapté

Le choix du contrat d'assurance vie adapté à un patrimoine international est crucial et nécessite une analyse approfondie de vos besoins et objectifs. Il est important de prendre en compte plusieurs critères, tels que la réputation de l'assureur, la performance des fonds, les frais de gestion, la flexibilité de la clause bénéficiaire et le droit applicable au contrat. Un assureur de renom offrira une meilleure garantie de solvabilité et une gamme de services plus étendue. Les frais de gestion peuvent avoir un impact significatif sur la performance du contrat à long terme, il est donc important de les comparer attentivement. Des frais de gestion trop élevés peuvent réduire considérablement le rendement de votre investissement.

La flexibilité de la clause bénéficiaire est essentielle pour adapter le contrat à vos besoins spécifiques. Le droit applicable au contrat peut avoir des conséquences importantes en matière de fiscalité et de protection des bénéficiaires. Il est donc recommandé de se faire accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine international pour choisir le contrat le plus adapté à sa situation. Un conseiller pourra évaluer vos besoins, vous aider à sélectionner les options les plus appropriées et vous accompagner dans la mise en place de votre planification successorale. Le coût d'un conseil personnalisé est souvent largement compensé par les avantages fiscaux et la sécurité qu'il apporte.

Cas pratiques et exemples concrets

Pour illustrer l'utilisation de l'assurance vie dans la transmission d'un patrimoine international, examinons quelques cas pratiques concrets. Ces exemples permettent de mieux comprendre les stratégies possibles et les aspects spécifiques à prendre en compte, en fonction des situations familiales et patrimoniales. Ces cas pratiques mettent en lumière la diversité des solutions offertes par l'assurance vie.

Scénario 1 : famille française résidant en france avec des biens aux USA et au UK

Une famille française résidant en France possède une maison de vacances aux États-Unis et un portefeuille d'actions au Royaume-Uni, représentant une valeur totale de 800 000 €. Pour optimiser la transmission de ce patrimoine à leurs deux enfants, ils peuvent souscrire un contrat d'assurance vie en France, en désignant leurs enfants comme bénéficiaires à parts égales. Les primes versées sur le contrat peuvent être investies dans des fonds en euros ou en unités de compte, en fonction de leur profil de risque et de leurs objectifs de rendement. Le contrat peut être alimenté régulièrement avec des versements programmés, ou ponctuellement avec des versements libres, offrant une flexibilité dans la gestion de l'investissement.

En cas de décès des parents, le capital décès sera versé directement aux enfants, sans passer par la procédure de succession classique. Les enfants bénéficieront des abattements fiscaux applicables en France aux successions issues d'un contrat d'assurance vie, soit 152 500 € par enfant pour les primes versées avant 70 ans. Il est important de tenir compte des aspects fiscaux et juridiques spécifiques aux États-Unis et au Royaume-Uni, notamment en ce qui concerne la taxation des biens immobiliers et des actions. Un conseiller fiscal international peut aider à optimiser la fiscalité de la succession, en tenant compte des conventions fiscales bilatérales et des règles spécifiques à chaque pays. La consultation d'un expert est essentielle pour une planification successorale réussie.

Scénario 2 : entrepreneur étranger résidant en suisse avec des actifs en france, en allemagne et au luxembourg

Un entrepreneur étranger résidant en Suisse possède des actifs immobiliers en France (d'une valeur de 1 200 000 €), des parts dans une entreprise en Allemagne et des comptes bancaires au Luxembourg. Pour protéger son conjoint et ses deux enfants, il peut souscrire un contrat d'assurance vie en Suisse, en désignant son conjoint comme bénéficiaire principal à hauteur de 60% et ses enfants comme bénéficiaires secondaires à hauteur de 20% chacun. La clause bénéficiaire peut prévoir une répartition différente du capital décès entre les différents bénéficiaires, en fonction de leur situation géographique et de leurs besoins. Le contrat peut être alimenté avec des primes importantes, permettant de constituer un capital conséquent et de garantir la sécurité financière de sa famille.

En cas de décès de l'entrepreneur, le capital décès sera versé directement aux bénéficiaires, en tenant compte des règles fiscales applicables en Suisse et dans les pays de résidence des bénéficiaires. La clause bénéficiaire peut prévoir une désignation de différents bénéficiaires en fonction de leur situation géographique et de leurs besoins, permettant ainsi d'adapter la transmission du patrimoine à chaque situation individuelle. Il est important de consulter un expert en droit successoral international pour s'assurer de la conformité du contrat avec les lois en vigueur et d'optimiser la fiscalité de la succession. La complexité de la situation nécessite une planification minutieuse et une expertise pointue.

Scénario 3 : retraité expatrié en espagne avec des biens immobiliers en france et des comptes bancaires en suisse

Un retraité expatrié en Espagne avec un patrimoine estimé à 950 000 € possède des biens immobiliers en France et des comptes bancaires en Suisse. Pour simplifier la transmission à ses trois petits-enfants, il peut souscrire un contrat d'assurance vie en Espagne, en désignant ses petits-enfants comme bénéficiaires à parts égales. La planification à long terme est essentielle dans ce cas, en tenant compte de l'évolution des lois et des réglementations en vigueur dans les différents pays concernés. Le contrat peut être alimenté avec des versements réguliers, permettant de constituer un capital progressivement et de garantir la sécurité financière de ses petits-enfants.

Il est important de revoir régulièrement la clause bénéficiaire pour l'adapter à l'évolution de la situation familiale. Par exemple, si l'un des petits-enfants décède avant le retraité, il est nécessaire de modifier la clause bénéficiaire pour désigner un autre bénéficiaire. En cas de décès du retraité, le capital décès sera versé directement aux petits-enfants, en tenant compte des règles fiscales applicables en Espagne et dans les pays de résidence des petits-enfants. Une planification rigoureuse et une adaptation constante sont essentielles pour une transmission réussie.

Afin d'évaluer l'impact de l'assurance vie sur la transmission de votre patrimoine international, voici un exemple de tableau simplifié (à titre indicatif et nécessitant l'avis d'un expert) :

Facteur Sans Assurance Vie Avec Assurance Vie
Droits de Succession (estimation) Variable selon les pays et les héritiers (peut dépasser 45%) Potentiellement réduits grâce aux abattements (jusqu'à 152 500 € par bénéficiaire en France)
Complexité administrative Élevée (multiples juridictions, formalités complexes) Simplifiée (versement direct aux bénéficiaires, moins de formalités)
Délai de règlement Long (peut dépasser 1 an, voire plusieurs années en cas de litige) Plus court (versement rapide, généralement en quelques semaines)
Confidentialité Limitée (succession publique, accès aux informations pour les tiers) Accrue (contrat non soumis à la succession, confidentialité des informations)

Précautions et limites de l'assurance vie

Bien que l'assurance vie offre de nombreux avantages pour la transmission d'un patrimoine international, il est important d'être conscient de ses précautions et limites, afin d'éviter les erreurs et les mauvaises surprises. Le risque de requalification fiscale, le risque de conflits familiaux, la complexité juridique et fiscale et les limites de la protection contre les créanciers sont autant d'éléments à prendre en compte dans votre planification successorale.

Risque de requalification fiscale

Dans certaines situations, l'administration fiscale peut considérer l'assurance vie comme une donation déguisée, en particulier si les primes versées sont manifestement excessives par rapport aux revenus du souscripteur ou si le but principal du contrat est d'éluder l'impôt. Il est donc important de respecter les limites de la clause bénéficiaire et d'éviter les abus. Si les primes sont jugées manifestement exagérées, elles peuvent être réintégrées à la succession et soumises aux droits de succession. Il est donc recommandé de verser des primes proportionnées à ses revenus et à son patrimoine et de consulter un conseiller fiscal pour s'assurer de la conformité du contrat avec la législation en vigueur.

Risque de conflits familiaux

Il est important d'informer les héritiers de l'existence du contrat d'assurance vie et de la clause bénéficiaire, afin d'éviter les malentendus et les litiges. Une communication transparente et une planification successorale équitable sont essentielles pour préserver l'harmonie familiale. En cas de désaccord entre les héritiers, il est conseillé de recourir à la médiation ou à l'arbitrage pour trouver une solution amiable et éviter les procédures judiciaires coûteuses. La communication ouverte et honnête est la clé pour éviter les tensions et les conflits.

Complexité juridique et fiscale

La complexité juridique et fiscale de la succession internationale nécessite de se faire accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine international, qui pourra vous aider à naviguer dans les différentes réglementations et à optimiser votre planification successorale. Il est également important de suivre l'évolution des lois et des réglementations en vigueur dans les différents pays concernés, car elles peuvent avoir un impact significatif sur la fiscalité de la succession. Un conseiller pourra vous informer des dernières évolutions et vous aider à adapter votre planification en conséquence. La veille juridique et fiscale est essentielle pour une planification successorale réussie.

Limites de la protection contre les créanciers

L'assurance vie n'est pas toujours insaisissable en cas de dettes. La législation en vigueur dans les pays concernés peut prévoir des exceptions à cette règle, notamment en cas de dettes fiscales ou de dettes liées à une activité professionnelle. Il est donc important de vérifier la législation en vigueur dans les pays concernés avant de souscrire un contrat d'assurance vie dans le but de se protéger contre les créanciers. La protection contre les créanciers peut varier en fonction du pays et des circonstances spécifiques.

L'assurance vie peut être un outil précieux pour la transmission d'un patrimoine international, mais elle ne doit pas être considérée comme une solution miracle. Une planification successorale globale, tenant compte de tous les aspects juridiques et fiscaux, est essentielle pour assurer la pérennité de votre patrimoine et protéger vos proches. N'hésitez pas à consulter un professionnel pour vous accompagner dans ce processus et vous aider à prendre les meilleures décisions pour votre situation spécifique.